Saint-Omer, Bibliothèque d'agglomération de Saint-Omer, 707

Grandes chroniques de France, selon qu'elles sont conservées en l'église de Saint-Denis en France, sous le titre de Histoire de Sigiers, abbé

Cote de Saint-Bertin au XVIIIe siècle : 226, 227

Parchemin · Vol. 2 : 354 ff., A · 305 x 240 mm · 310 x 235 mm · XVe siècle

- Contenu

() Grandes chroniques de France, selon qu'elles sont conservées en l'église de Saint-Denis en France, sous le titre de Histoire de Sigiers, abbé « Chil qui ceste oeure commenche, à tous chiaus qui ceste ystoire liront salut en nostre seigneur ...» Incipit : « Chil qui ceste oeure comenche, à tous chiaus qui ceste ystoire liront. » — Desinit : « Et retourna Bertrans à Paris et mena au roy Charle Thomas de Granson come prisonnier. » Le premier volume se termine ainsi : « Che sont li capitre du primier livre des Gestes au boin roy Philippe. Li primiers parole comment il fu nés. » Le deuxième commence : « Et del avision son pere. Li secons comment ses couronnemens tarja pour se maladie. » Ces chroniques, dont Sainte-Palaye attribue une partie à Suger (voy. Mém. de l'Acad. des inscriptions, t. XV, p. 580 ; D. Bouquet, Recueil des histor. etc. t. III, p. 144 ; Hist. litt. de la Fr. t. XII, p. 361), s'arrêtent dans le manuscrit à l'an 1370, comme on le voit par le commencement du dernier chapitre : « En l'an aprez que l'on dist M CCC et LXX se rassemblerent Engles et Allemans à Calays. » Elles ont été imprimées par M. Paulin Paris, sous le titre de. : Grandes chroniques de France, selon qu'elles sont conservées en l'église de Saint-Denis en France. (Paris, 1836-l838, 6 vol. in-8o.) Ce manuscrit contient des notes marginales en latin, écriture du XVIe siècle. Ce manuscrit mérite une attention particulière. Il commence par les chroniques de Saint-Denis et se termine par la Chronique do Flandre. Il faut Jonc y distinguer deux partios dont la première, de beaucoup la pins étendue, embrasse tout le premier volume et les 129 premiers feuillets du second, tandis que la deuxieme partie comprend le reste du volume, c’est-à-dire du folio 130 verso au folio 246 qui est le dernier. Dans notre manuscrit, le texte des Chroniques de Saint-Denis et celui de la Chronique de Flandre présentent des particularités qu’il vaut la peine de signaler. Après le règne de Philippe-Auguste qui se termine ainsi : « Mors fu en l'an del incarnation nostre signeur M. CC. vint et trois, de son age LVIII et de son règne XLIII » on trouve les deux lignes suivantes : « Qui de limo Adam formavit — Benedicat qui liber (sic) scripsit. Amen. » Ils nous fournissent la preuve que dans le manuscrit qui avait servi de modèle au nôtre, la rédaction des Chroniques de Saint-Denis s’arrêtait avec le règne de Philippe-Auguste. Malgré cette inscription finale, le texte continue jusqu’au règne de Philippe le Bel ; mais la partie relative à Saint-Louis est la seule développée, tandis que les règnes de Louis VIII et de Philippe III ne sont que des abrégés extrêmement succincts. Ce texte paraît être calqué sur le latin de Guillaume de Nangis, le règne de Saint-Louis étant la traduction très exacte de la vie de ce monarque, et les deux autres reproduisant la chronique abrégée du môme chroniqueur, insérée dans le tome XX de la collection des Historiens de France, notamment p. 651. La rédaction de cette dernière partie des Chroniques de Saint-Denis a été faite sous le règne de Philippe-]e-Bel et vers l’an 1300, comme on le verra par le passage concernant ce prince, que nous citons ici en entier : « Apres le roy Phillippe qui fu fieux monsigneur saint Loys regna Philippes li hiaus ses fieux, et connnencha a rogner l’an de grace mil. CC. IIIIxx et VI. Contre ce roy fu rebellez Edouars li roy d’Engleterre pour la duchee d’Aquitaine qui vient des fiés as rois de France, que il quida tenir par sa force sans faire hommage à nulluy. Mais quant ce vit et apperchut li rois Phillippes, si fist saisir et prendre Gascoigne et toute la terre et ala sour le comte Guy de Dampiere qui s’estoit aliiés contre son signeur le roy de France au roy d’Engleterre et avoit désavoué à tenir terre de lui. La terre et la contée de Flandres prinst li rois et sa gent, et fist tant que li contes et si enfant Robert et Guidâmes vindrent a merchi et furent mis en prison. Icis rois Phillippes et a femme le royne Jehane fille le roy Henry de Navarre et comte de Champaigne, dont il a biaus en fans que nostre sire reulle garder, essauchier et multipliier en tous biens par sa sainte pilé. Et ja soit ce que cis rois Phillippes soit dignes de loenge, pour ce que l'escripture nous enseigne que on ne loe nulluy en sa vie, nous nous tairons a tant, de lui et de la roine et de leurs enfans, et prions nostre signeur qu'il leur doinst boine vie et longe, et pais en leur roiaume al honneur de Dieu et » de sainte eglise et del essauchement de la foy crestiene. Amen. » La portion de la Chronique de Flandre contenue dans le manuscrit 707, commence à la mort de Saint-Louis en 1270 et finit en 1370. De 1270 à 1342, le texte, malgré des variantes nombreuses et souvent des additions, ne diffère pas quant au fond du texte imprimé par Denys Sauvage. Mais, à partir de 1342, les deux textes ne se ressemblent plus. Le récit des événements dans l’année 1342 elles années suivantes, surtout en 1346 et 1347, est beaucoup plus développé dans le manuscrit de Saint-Omer où il occupe un espace double de celui qui lui est consacré dans l’édition de Denys Sauvage. Le manuscrit de Saint-Omer est même sur ce point plus complet que celui du British Museum (Kings library n° 290) et que celui Je la bibliothèque impériale signalé par M. Paulin Paris à l’attention des érudits. (Manuscrits français de la bibl. du roi, t. V, p. 354-367, n° 7196 de l’ancien fonds). Les deux manuscrits du British Museum et de la bibliothèque impériale s’arrêtent tous deux à la prise de Calais, et, selon toute apparence, c’est là que finissait la rédaction primitive de la Chronique de Flandre. Après celte date et jusqu’à l’année 1370, notre manuscrit redevient conforme au texte imprimé, comme il l’était antérieurement à 1342. Son importance incontestable justifiera, je l’espère, la longueur des détails où je suis entré.

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Comment citer cette notice ?
Institut de recherche et d'histoire des textes (IRHT-CNRS), «Notice de Saint-Omer, Bibliothèque d'agglomération de Saint-Omer, 707», dans Stutzmann Dominique (dir.), Saint-Bertin : centre culturel du VIIe au XVIIIe siècle, 2016 (permalink : http://saint-bertin.irht.cnrs.fr/site/php/notice.php?id=Saint-Omer707&catalogue=st-omer). Consultation du 25/04/2024.