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Grandes chroniques de France, selon qu'elles sont conservées en
l'église de Saint-Denis en France, sous le titre de Histoire de
Sigiers, abbé
« Chil qui ceste oeure commenche, à tous chiaus qui ceste ystoire
liront salut en nostre seigneur
...» Incipit : « Chil qui ceste oeure comenche, à
tous chiaus qui ceste ystoire liront. » — Desinit : « Et retourna
Bertrans à Paris et mena au roy Charle Thomas de Granson come
prisonnier. » Le premier volume se termine ainsi : « Che sont li
capitre du primier livre des Gestes au boin roy Philippe. Li primiers
parole comment il fu nés. » Le deuxième commence : « Et del avision
son pere. Li secons comment ses couronnemens tarja pour se maladie. »
Ces chroniques, dont Sainte-Palaye attribue une partie à Suger (voy.
Mém. de l'Acad. des inscriptions, t. XV, p. 580 ; D. Bouquet, Recueil
des histor. etc. t. III, p. 144 ; Hist. litt. de la Fr. t. XII, p.
361), s'arrêtent dans le manuscrit à l'an 1370, comme on le voit par
le commencement du dernier chapitre : « En l'an aprez que l'on dist M
CCC et LXX se rassemblerent Engles et Allemans à Calays. » Elles ont
été imprimées par M. Paulin Paris, sous le titre de. : Grandes
chroniques de France, selon qu'elles sont conservées en l'église de
Saint-Denis en France. (Paris, 1836-l838, 6 vol. in-8o.) Ce manuscrit
contient des notes marginales en latin, écriture du XVIe siècle.
Ce manuscrit mérite une attention particulière.
Il commence par les chroniques de Saint-Denis et se termine par la
Chronique do Flandre. Il faut Jonc y distinguer deux partios dont la
première, de beaucoup la pins étendue, embrasse tout le premier volume
et les 129 premiers feuillets du second, tandis que la deuxieme partie
comprend le reste du volume, c’est-à-dire du folio 130 verso au folio
246 qui est le dernier. Dans notre manuscrit, le texte des Chroniques
de Saint-Denis et celui de la Chronique de Flandre présentent des
particularités qu’il vaut la peine de signaler. Après le règne de
Philippe-Auguste qui se termine ainsi : « Mors fu en l'an del
incarnation nostre signeur M. CC. vint et trois, de son age LVIII et
de son règne XLIII » on trouve les deux lignes suivantes : « Qui de
limo Adam formavit — Benedicat qui liber (sic) scripsit. Amen. » Ils
nous fournissent la preuve que dans le manuscrit qui avait servi de
modèle au nôtre, la rédaction des Chroniques de Saint-Denis s’arrêtait
avec le règne de Philippe-Auguste. Malgré cette inscription finale, le
texte continue jusqu’au règne de Philippe le Bel ; mais la partie
relative à Saint-Louis est la seule développée, tandis que les règnes
de Louis VIII et de Philippe III ne sont que des abrégés extrêmement
succincts. Ce texte paraît être calqué sur le latin de Guillaume de
Nangis, le règne de Saint-Louis étant la traduction très exacte de la
vie de ce monarque, et les deux autres reproduisant la chronique
abrégée du môme chroniqueur, insérée dans le tome XX de la collection
des Historiens de France, notamment p. 651. La rédaction de cette
dernière partie des Chroniques de Saint-Denis a été faite sous le
règne de Philippe-]e-Bel et vers l’an 1300, comme on le verra par le
passage concernant ce prince, que nous citons ici en entier : « Apres
le roy Phillippe qui fu fieux monsigneur saint Loys regna Philippes li
hiaus ses fieux, et connnencha a rogner l’an de grace mil. CC. IIIIxx
et VI. Contre ce roy fu rebellez Edouars li roy d’Engleterre pour la
duchee d’Aquitaine qui vient des fiés as rois de France, que il quida
tenir par sa force sans faire hommage à nulluy. Mais quant ce vit et
apperchut li rois Phillippes, si fist saisir et prendre Gascoigne et
toute la terre et ala sour le comte Guy de Dampiere qui s’estoit
aliiés contre son signeur le roy de France au roy d’Engleterre et
avoit désavoué à tenir terre de lui. La terre et la contée de Flandres
prinst li rois et sa gent, et fist tant que li contes et si enfant
Robert et Guidâmes vindrent a merchi et furent mis en prison. Icis
rois Phillippes et a femme le royne Jehane fille le roy Henry de
Navarre et comte de Champaigne, dont il a biaus en fans que nostre
sire reulle garder, essauchier et multipliier en tous biens par sa
sainte pilé. Et ja soit ce que cis rois Phillippes soit dignes de
loenge, pour ce que l'escripture nous enseigne que on ne loe nulluy en
sa vie, nous nous tairons a tant, de lui et de la roine et de leurs
enfans, et prions nostre signeur qu'il leur doinst boine vie et longe,
et pais en leur roiaume al honneur de Dieu et » de sainte eglise et
del essauchement de la foy crestiene. Amen. » La portion de la
Chronique de Flandre contenue dans le manuscrit 707, commence à la
mort de Saint-Louis en 1270 et finit en 1370. De 1270 à 1342, le
texte, malgré des variantes nombreuses et souvent des additions, ne
diffère pas quant au fond du texte imprimé par Denys Sauvage. Mais, à
partir de 1342, les deux textes ne se ressemblent plus. Le récit des
événements dans l’année 1342 elles années suivantes, surtout en 1346
et 1347, est beaucoup plus développé dans le manuscrit de Saint-Omer
où il occupe un espace double de celui qui lui est consacré dans
l’édition de Denys Sauvage. Le manuscrit de Saint-Omer est même sur ce
point plus complet que celui du British Museum (Kings library n° 290)
et que celui Je la bibliothèque impériale signalé par M. Paulin Paris
à l’attention des érudits. (Manuscrits français de la bibl. du roi, t.
V, p. 354-367, n° 7196 de l’ancien fonds). Les deux manuscrits du
British Museum et de la bibliothèque impériale s’arrêtent tous deux à
la prise de Calais, et, selon toute apparence, c’est là que finissait
la rédaction primitive de la Chronique de Flandre. Après celte date et
jusqu’à l’année 1370, notre manuscrit redevient conforme au texte
imprimé, comme il l’était antérieurement à 1342. Son importance
incontestable justifiera, je l’espère, la longueur des détails où je
suis entré.
Parchemin
· 2 col. de 33 lignes
· Écriture : Cursiva currens
·
Décoration : Écrit sur deux colonnes,
en cursive gothique, avec initiales en couleur rouge et bleue, avec
filets, antennes et festons. L'ouvrage a formé primitivement un seul
volume, que l'on a divisé en deux en le faisant relier
Reliure :
Reliure en veau gaufré du XVIe siècle. Titre frappé
Datation : XVe siècle
Provenance : Saint-Omer, Saint-Bertin, abbaye O.S.BAbbaye de
Saint-Bertin
(Vol. 1, 2r, marge
sup.)
[XVe siècle]
«Cronica frossardi 2° f° 'car'»
Correspond à l'actuel folio 3ra. Le second
volume n'a pas de l'incipit-repère, ce qui correspond à l'hypothèse
de Michelant que les deux volumes étaient unis à l'origine
(Vol. 1, 1r, marge
sup.)
[XVIIIe
siècle]
«
226
»
Cote ancienne
(Vol. 2, 1r)
[XVIIIe
siècle]
«
227
»
Cote ancienne
·